Enquête de LA VIE - Janvier 2009
Contribution de Roger MILLET
Il faudrait en revenir à ce que je crois être la tradition apostolique.
Donc :
1° Faire en sorte que les maîtres mots soient :
- Méditation du message de Jésus. Table de la Parole.
- Mémoire de sa vie parmi nous hier – aujourd’hui et toujours.
- Partage – communion – engagement dans l’aujourd’hui du monde.
- Fraternité universelle. Louange. Merci.
2° Pour tous les textes bibliques et pour toutes les prières, employer un langage intelligible, recevable, simple, signifiant pour les gens du 21ème siècle.
3° Prendre du VRAI PAIN. Un pain que l’on partage entre tous. Valoriser ce geste du partage du pain qui devrait se commencer au moment du récit de la Cène et se continuer au moment de la communion.
4° Abolir dans les textes dits « liturgiques » toute allusion à un dieu tout-puissant – omnipotent – roi de gloire – souverain seigneur des seigneurs et toute allusion à une suprématie divine héritée du paganisme.
Abolir aussi les innombrables « prends pitié ». Le Dieu de Jésus, notre Père, nous accueille tels que nous sommes, il nous pardonne et nous veut debout. Il ne s’apitoie pas sur notre pauvre sort !
5° Supprimer aussi tous les gestes devenus insignifiants ou ridicules ou les deux : comme courbettes, génuflexions, signes de croix sur le pain et le vin, baiser à l’autel, etc… Supprimer les ornements trop ostentatoires du prêtre, désacraliser sa fonction. Qu’il apparaisse comme un frère plus que comme un Président qui aurait des « pouvoirs spéciaux ». Abolir les mots autel – sacrifice – consécration. Leur préférer : Table – don de la vie – dernier repas de Jésus.
6° Oser transgresser l’immuabilité des rites et des mots. Oser inventer en mots et en gestes d’aujourd’hui ce que devrait être notre présence au Christ et notre communion avec tous nos frères, et notamment avec les plus souffrants.
Voici mon rêve… rarement réalisé. Le plus souvent nous devons subir des liturgies très « traditionnelles » - c’est-à-dire fidèles à la lettre aux prescriptions romaines. Liturgies dans lesquelles le peuple n’a pas le droit à la parole et se croit obligé de se soumettre au diktat de Rome ou de ficher le camp… ce que beaucoup ont déjà fait. Et nos messes dominicales rassemblent des vieux chrétiens (dont je suis) - moyenne d’âge : environ 70 ans, comme la moyenne d’âge des prêtres qui nous restent.
Donc il y a loin du rêve à la réalité et de la réalité au rêve.
R.Millet.