COMPTE-RENDU DE LA RENCONTRE DU 16 JANVIER 2024

1 – Des nouvelles des absents (Noëlle D. à la cité des Ainés, va assez bien, vous pouvez aller la voir, cela lui fait très plaisir).

Si pour des raisons diverses, vous ne pouvez venir, vous pouvez donner de vos nouvelles pour que nous restions en contact.

2 – Notre évêque a répondu  à notre lettre concernant la « mise à l’abri d’hiver » et les nombreuses familles qui sont à la rue. Vous trouverez sa réponse ci-dessous. Signalons que sur la pression des associations les locaux occupés jadis par CAP 42 à Saint-Pierre ont été ouverts pour accueillir des demandeurs d’asile, le dispositif est géré par EMMAUS. Cet accueil perdurera jusqu’à la fin de la trêve hivernale.

3 – Notre échange très riche et alimenté par Odile Ponton et l’apport de chacune et chacun portait sur « l’Incarnation » Ci-après le compte-rendu de Madeleine T.
 
4 – Nos engagements.

Des  manifestations ont eu lieu les dimanches 14 et 21 janvier et ont regroupé chacune plus d’un millier de personnes.

L'évêque
à Madame Madeleine T. et l'équipe de Croyants en liberté
Saint-Étienne, le 20 décembre 2023

Chers amis,

       Vous m'avez adressé un courrier pour me partager vos inquiétudes au sujet de la situation des personnes migrantes dans la Loire. C'est un souci que je partage, à travers l'Antenne Église et migrations et aussi l'engagement de nombreuses paroisses ou de chrétiens dans diverses associations. Avec les uns et les autres, et de bien des manières, nous œuvrons concrètement pour que ces personnes en grande précarité puissent être aidées.
       Il y a en ce moment un important débat dans notre pays sur ce sujet. La Conférence des Évêques de France a pris clairement position à plusieurs reprises, en publiant des textes importants, et ceux-ci sont largement relayés dans notre diocèse. J'ai moi-même transmis le dernier communiqué des évêques aux parlementaires de la Loire, avec un courrier personnel. Je m'engage sur ce sujet, à la place qui est la mienne et synodalement, selon ce qui me semble le plus juste.
En gardant dans ma prière tant de personnes en souffrance, en rendant grâce pour tous ceux qui s'engagent auprès d'elles, je vous assure de mes salutations les plus cordiales.

+ SYLVAIN BATAILLE Évêque de Saint-Étienne

16/01/24     Retour sur nos échanges :

Dieu dans notre humanité, l’Incarnation, Jésus, fils de Dieu ?

Comment pensons-nous et vivons-nous cette réalité ?

Nos échanges, cette fois encore, ont fait ressortir nos diversités et, au fond la diversité des talents ! Certains se reconnaissent davantage dans de forts engagements motivés par leur foi (ce qui n’exclut pas réflexion, méditation) d’autres s’intéressent particulièrement à la lecture des textes bibliques ou autres (ce qui n’exclut pas des engagements divers).
Notre association, comme les Réseaux des Parvis le vit comme une richesse dans la mesure où il y a toujours une écoute respectueuse, une compréhension de nos différences et un plaisir dans l’échange. (NDLR !)

Odile P. nous a présenté l’élaboration de cette vérité de foi, la foi en l’Incarnation étant un signe distinctif de la foi chrétienne. Cette » vérité » pose 2 questions : la préexistence de ce Fils envoyé par le Père et le statut de Jésus, homme et Dieu.
Son élaboration s’est inspirée surtout de l’évangile de Jean « Le Verbe s’est fait chair » et s’exprime ainsi aujourd’hui dans le catéchisme : Le Fils de Dieu a assumé une nature humaine pour assurer notre salut.
Il faut y voir l’influence judéo-hellénistique à partir du thème de la sagesse. Dans Proverbes et Psaumes, la Sagesse est personnifiée, enfantée par Dieu et venant dans le monde. Elle préfigure le Logos, le Verbe, terme de la philosophie grecque, principe rationnel qui structure le Cosmos. Sagesse et Logos vont être fusionnés et Jésus, sa vie, son message seront vus comme l’expression de ce Logos.
S’ensuivent des questions et querelles christologiques : Jésus homme ET Dieu. Cf. conciles Nicée, Constantinople etc... Le Christ est engendré par Dieu, consubstantiel à Lui. Jésus, vrai homme et vrai Dieu a deux natures différentes dans sa personne. En Jésus, deux volontés, la volonté humaine se soumettant à la volonté divine. Dans ces conciles seront élaborés aussi le statut de l’Esprit, consubstantiel au Père d’où la doctrine de la Trinité et le statut de Marie, mère de Dieu.

Qu’en est-il pour nous ?
Réflexions et expressions personnelles ont été collectées lors de notre temps de prière, geste symbolique de notre communauté qui perçoit la venue de Dieu comme une force libératrice, humble mais efficace présente au milieu de nos vies dans notre humanité.

Pour tous, Dieu reste un mystère.  « O toi l’au-delà de tout ». Il n’est pas possible d’aboutir à une vérité sur Dieu mais cela n’exclut pas notre recherche, à partir de nos expériences, de nos réflexions personnelles et de nos échanges en groupe.

 « Le message de Jésus suffit, la référence à l’expérience humaine est essentielle ». Il est ce qui nous fait vivre et nous relie. « Ce qui est important, en particulier pour les Jeunes, ce ne sont pas les dogmes mais les expériences de solidarité, de partage et d’écoute ». « Être en lien avec Dieu et Jésus, ce n’est pas seulement une question de réflexion mais aussi un partage de cœur à cœur »   Les vérités de foi ont dérivé en dogmatisme, carcan imposé par l’Institution.
Cependant, la recherche faisant partie des aspirations humaines, nous avons à continuer à travailler l’histoire, la lecture des Écritures, produites dans des contextes historiques particuliers, pour nous approprier un message en l’adaptant à la culture présente. « Cette recherche est toujours d’actualité : l’Incarnation, la Résurrection, qui est Jésus pour nous ? Qui sommes-nous nous-mêmes ? »

Les vérités de foi ont un sens, au-delà d’expressions plus très audibles ; il y a un Mystère toujours à creuser personnellement et en groupe « Nous cherchons à approcher de nouvelles expressions de foi dans une humanité nouvelle ».
Comment enfermer Dieu dans nos faibles mots humains « mais donne-moi de te chercher toujours et encore ». « Les vérités prônées par l’Église ne me parlent que si j’ai mon mot à dire dans leur élaboration, qui ne se précise que par touches successives et dont je suis partie prenante ».
C’est la richesse du partage fraternel et des lectures qui nourrissent notre réflexion et nous font découvrir des sœurs et frères dans la foi. « Joie de découvrir en chacune et chacun le travail de la Source d’Amour et de Vie ». Passer de l’expression personnelle au collectif est difficile. Un compromis est à construire (comme l’ont tenté les conciles) et donc plus ou moins satisfaisant. Les échanges sont toujours nécessaires. C’est le sens d’un chemin synodal.

« L’Incarnation est en chacune, en chacun et nous renvoie au mystère que nous sommes ».  « Je crois que Dieu est présent dans notre humanité. Jésus nous le révèle, Dieu, Jésus, pour moi, c’est la Vie ». « Tu es là partout où je suis, même si… ». Dieu est présent dans l’humanité par ma foi en lui, par ce que je vis dans les engagements auprès des plus fragiles ». « L’Incarnation, c’est apprendre à renaître de nouveau ». « C’est dans notre humanité aujourd’hui que Dieu a choisi de nous rejoindre ». « Où trouver sa présence ? dans la vie en lien avec les autres, dans l’accueil mais c’est quand je suis faible que Tu te rends présent par le geste plein d’humanité du petit, du faible ». Dieu a créé l’homme à son image et à sa ressemblance. Jésus est Fils de Dieu, il a vécu la présence de Dieu d’une manière unique, et nous sommes appelés aussi à l’être.  

 Le Royaume de Dieu est parmi nous. Le Royaume, c’est aujourd’hui et nous avons à le faire advenir.

                                                                                                                                 Madeleine